Donald Trump relance sa campagne avec une annonce choc : une taxe de 100 % sur tous les films produits hors des États-Unis. Une décision qui pourrait bouleverser l’industrie du cinéma mondial.
Une déclaration explosive
Le 4 mai 2025, Donald Trump a posté sur Truth Social son intention de taxer à 100 % tout film produit en dehors des États-Unis. Son objectif : ramener les productions sur le sol américain et "sauver Hollywood".
« L’industrie du cinéma en Amérique est en train de MOURIR à une vitesse fulgurante... C’est pourquoi j’autorise le Département du Commerce à instaurer une taxe de 100 % sur tous les films entrant dans notre pays et produits à l’étranger. NOUS VOULONS DES FILMS TOURNÉS EN AMÉRIQUE, À NOUVEAU ! »
Mais derrière ce discours protectionniste se cache une menace sérieuse : celle de couper les ponts avec le reste du monde, d’étouffer les collaborations internationales, et de condamner à mort de nombreux projets artistiques.
Un impact économique majeur
Le budget moyen d’un blockbuster hollywoodien se situe autour de 200 millions de dollars. Pour être considéré comme rentable, un film doit rapporter environ le double de son budget initial, soit 400 millions de dollars.
Avec une taxe de 100 % sur les films produits à l’étranger, le coût d’entrée sur le marché américain doublerait. Ainsi, un film à 200 millions nécessiterait non pas 400, mais près de 600 millions de recettes pour devenir rentable.
Cette mesure pénaliserait fortement les tournages en dehors des États-Unis, alors que des pays comme le Canada, le Royaume-Uni ou la Nouvelle-Zélande offrent des avantages fiscaux importants. Elle mettrait aussi en péril les coproductions internationales, souvent vitales pour les studios indépendants.
En isolant les productions américaines, cette taxe pourrait également aggraver les tensions commerciales et réduire la diversité culturelle offerte aux spectateurs. À terme, c’est la créativité elle-même qui risque d’en pâtir.
Des impacts immédiats
Les marchés ont réagi : Disney, Netflix et Warner Bros ont vu leurs actions chuter. Le Royaume-Uni, l’Australie et d'autres partenaires clés de l’industrie ont dénoncé cette mesure comme « hostile et rétrograde ».
Les producteurs indépendants, eux, s’inquiètent déjà d’être isolés d’un réseau mondial qui leur permettait de survivre.
Des exemples concrets
- 🎬 "Aftersun" (2022) – Film britannique à petit budget. Tourné en Turquie, distribué aux États-Unis via A24. Avec la taxe, il n’aurait probablement jamais vu les salles américaines.
- 🎥 "Dune: Part One" (2021) – Blockbuster tourné dans plusieurs pays (Hongrie, Jordanie, Norvège). Malgré ses origines américaines, il serait pénalisé par la taxe à cause de ses lieux de tournage.
- ⚡ "Avengers: Doomsday" (2026) – Une production Marvel dont l'intrigue se déroule en grande partie à Londres. Ce film devra soit être rapatrié aux États-Unis, soit subir une taxation dissuasive.
- 🌍 "The Odyssey" (2026) – Un projet international de Warner Bros, pensé pour être tourné sur plusieurs continents. Il pourrait tout simplement être annulé ou exclu du marché américain.
Le cinéma américain s’isole
En obligeant les studios à tourner exclusivement aux États-Unis, cette taxe pousse les productions vers des environnements artificiels. Le tournage en studio avec fond vert devient la norme — un choix souvent économique, mais qui trahit visuellement le spectateur sur grand écran. Les paysages recréés numériquement manquent de profondeur, de lumière naturelle, et finissent par affaiblir l'immersion.
Hollywood n’a ni les déserts rouges de Jordanie, ni les ruelles d’Europe de l’Est, ni les plages volcaniques d’Islande. Le monde réel offre une richesse de décors que les États-Unis seuls ne peuvent pas égaler. Limiter les tournages à un seul territoire, c’est limiter la puissance du cinéma à capturer le monde tel qu’il est. Le public verra la différence.
Conclusion : une fausse solution à un vrai problème
Trump promet de sauver une industrie en crise. Mais cette méthode revient à la couper du monde. À l’heure où le cinéma se construit par des échanges globaux, ce repli stratégique risque de transformer Hollywood en forteresse assiégée.
Le cinéma est, par essence, une œuvre collective, transfrontalière. L’avenir ne se construit pas en fermant les frontières, mais en les traversant ensemble.